qui transforme les rapports que les humains entretiennent entre eux et avec le monde, ce sont plutôt les modifications parfois ténues de ces rapports qui rendent possible un type d’action jugé auparavant irréalisable sur ou avec une certaine catégorie d’existants. Car toute technique est avant tout une relation madiate ou immédiate entre un agent intentionnel et de la matière inorganique ou vivante, y compris lui-même. Pour qu’une technique nouvelle apparaisse ou soit empruntée avec quelque chance de succès, il faut donc assurément qu’elle présente une utilité réelle ou imaginaire et qu’elle soit compatible avec les autres caractéristiques du système où elle prend place. Il faut surtout que la relation originale qu’elle implique soit objectivable, c’est-à-dire qu’elle corresponde à un schème d’interactions préexistant, mais confiné jusque-là dans une position subalterne ou spécialisée parce que s’exerçant de façon exclusive vis-à-vis d’une classe bien définie d’objets. En ce sens un choix technique suppose tout à la fois une reconfiguration d’éléments déjà présents et l’application d’un type spécifique de relation à des entités qui n’étaient pas auparavant concernées par lui.