elles provoquaient facilement des hallucinations et, dans bien des cas, elles étaient plus terrifiantes que les ténèbres extérieures. Les manifestations de spectres ou de monstres n’étaient somme toute que des émanations de ces ténèbres, et les femmes qui vivaient en leur sein, entourées de je ne sais combien de rideaux-écrans, de paravents, de cloisons mobiles, n’étaient-elles pas elles-mêmes de la famille des spectres ? Les ténèbres les enveloppant dans dix, dans vingt épaisseurs d’ombre, elles s’insinuaient en elles par le moindre interstice de leur vêture, par le col, par les manches, par le bas de la robe.

Mieux, elles devaient parfois à l’inverse, qui sait, se dégager du corps même de ces femmes, de leur bouche aux dents peintes, de la pointe de leur noire chevelure comme autant de fils d’araignée, de ces fils que crachait la maléfique “Araignée-de-terre”.