Cahier de citations


Allant et venant, se débrouillant vaillamment, il peignait, en variant la manière, de petits paysages,

des coteaux plantés de vergers fleuris, la pluie, la neige et le soleil, l’automne, l’été, l’hiver, le printemps orageux, fantasque, riche en idées, un cerisier en fleur dans une verdure pluvieuse, une ferme dans la torpeur de midi, un torrent écumant, serti dans le vert sombre d’une forêt et d’une gorge, un flanc de montagne jaune pâle et ensoleillé (Vosges), et puis, un simple petit bout de pré émaillé de fleurs ou une friche dans la radieuse lumière du matin, humide et chatoyante, resplendissant joyeusement. Dans une espèce d’école d’art, il dessina d’après modèles des enfants, des femmes et des hommes. La nature et la peinture s’ouvraient à lui comme un infini. Ses maîtres témoignaient de son zèle et de talent. Sur sa requête, l’Etat lui alloua une modique allocation à titre d’encouragement, mais l’art est une paroi vertigineuse, et celui qui donne un peu d’argent ou quelques conseils à un artiste qui en entreprend l’ascension, n’est que rarement, ou point du tout conscient de la minceur de ce qu’il est en mesure d’offrir, en regard des difficultés qui se dressent devant l’âme et l’intelligence de cet artiste, et au travers desquelles son coeur devra se frayer un passage. Osons affirmer que les gens sur lesquels tombe, comme une pluie régulière, un salaire mensuel ou annuel, situation des plus agréables il va sans dire, que ces gens, donc, ne peuvent que malaisément se faire une idée de l’existence risquée de l’artiste indépendant. L’indépendance et la liberté supposent un combat âpre et continuel.

Or, ces “ténèbres sensibles à l’oeil” donnaient l’illusion d’une sorte de brouillard palpitant,

elles provoquaient facilement des hallucinations et, dans bien des cas, elles étaient plus terrifiantes que les ténèbres extérieures. Les manifestations de spectres ou de monstres n’étaient somme toute que des émanations de ces ténèbres, et les femmes qui vivaient en leur sein, entourées de je ne sais combien de rideaux-écrans, de paravents, de cloisons mobiles, n’étaient-elles pas elles-mêmes de la famille des spectres ? Les ténèbres les enveloppant dans dix, dans vingt épaisseurs d’ombre, elles s’insinuaient en elles par le moindre interstice de leur vêture, par le col, par les manches, par le bas de la robe.

Mieux, elles devaient parfois à l’inverse, qui sait, se dégager du corps même de ces femmes, de leur bouche aux dents peintes, de la pointe de leur noire chevelure comme autant de fils d’araignée, de ces fils que crachait la maléfique “Araignée-de-terre”.

La beauté de la contingence est ce qui fête aussi bien le frémissement de ce qui nous est donné que l’ombre de ce qui nous manque.

Ni le bien ni la beauté ne sont des propositions inaltérables, éternelles, qui nous guettent à l’extérieur de la caverne de cette fugacité où se déroule l’histoire que nous incarnons. Ne nous acharnons pas à vouloir sortir de cette caverne, et ne croyons pas ceux qui disent qu’ils en sont sortis et qui se vantent d’y être retournés pour nous éblouir avec l’impalpable. Choisissons une humble tentative d’amélioration de ce qui nous semblera toujours d’une certaine façon imparfait, plutôt que de repousser avec un découragement coupable ou de tenter de lui donner une gigantesque importance jusqu’à ce que son énormité inhumaine nous accable. La seule façon, compatible avec notre contingence, de multiplier les biens que nous apprécions, c’est de les échanger, de les partager, de les communiquer à nos semblables, afin qu’ils rebondissent avec eux et qu’ils reviennent vers nous chargés d’un sens rénové. Elle est triviale cette démesure qui prétend hisser n’importe quelle signification jusqu’à une totalité qui romprait nos multiples rapports fragmentaires, partiels et successifs avec ceux qui nous regardent dans les yeux depuis la même stature que nous. Ce qui nous sauve – à nos yeux, du moins – de la non-signification réside précisément dans les prudents égards que nous manifestons à ce que nous admirons en prenant garde de ne pas le modifier. Et aussi dans la façon que nous avons de ne pas nous résigner à ses habitudes ou à sa médiocrité : l’acceptation joyeuse de la contingence n’empêche pas de lutter pour l’excellence. Nous n’entendons pas par excellence la recherche de quelque absolu (l’excellence obtenue serait tout aussi contingente que la médiocrité dépassée), mais plutôt la soif d’aller au-delà et de perfectionner ce que nous avons réussi… sans jamais franchir les limites que définit et marque le sens auquel nous pouvons prétendre.

Au-delà de la servitude volontaire

Le principe directeur du postanarchisme ? Son impératif catégorique ? Son utopie, autrement dit son idéal de la raison ? Son point vers lequel tout doit tendre ? Sa maxime directrice ? Sa formule ? Cette sublime phrase de La Boétie qui constitue le coeur de la pensée politique du Discours de la servitude volontaire : “Soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libres.” Car la libération ne vient d’ailleurs que du vouloir de ceux qui la désirent. Elle n’est pas une affaire qui suppose un demain, un Grand Soir mythique, elle ne tombe pas du ciel en cadeau offert par les exploiteurs. Elle ne suppose pas la charité du capitalisme ou la bienveillance des Maîtres. Elle ne surgit pas quand d’hypothètiques conditions historiques se trouvent réunies. Elle n’est pas dépendante de l’action d’une avant-garde éclairée du prolétariat. Elle n’arrive pas par la grâce de l’insurrection d’un sous-prolétariat en haillons enfin révolté. Elle advient parce qu’on refuse de donner au pouvoir ce qu’on lui donne habituellement pour être.
Le génie politique de l’ami de Montaigne (qui écrit ce grand texte de philosophie politique libertaire vers l’âge de 17 ans) est simple : nous vivons dans un état de perpétuelle angoisse car nous ne sommes jamais certains que le Maître sera bon, puisqu’il est en son pouvoir d’être méchant s’il le désire ; nous craignons le pouvoir, bien qu’il doive uniquement son existence au crédit qu’on lui donne : il suffit qu’on cesse de le soutenir, il s’effondrera de lui-même, comme un colosse aux pieds d’argile ; nous sommes une multitude et le pouvoir est un, l’agressivité, la guerre, la violence ou la brutalité ne sont pas utiles là où il suffit de ne plus entretenir ce qui nous opprime et que nous avons créé nous-mêmes ; nous nous infligeons un mal et nous pouvons arrêter cette automutilation ; nous ne voulons pas de la liberté, car rien ne serait plus facile, si nous le souhaitions, que de nous en emparer ; notre silence ou notre passivité nous font complices du pouvoir ; nous sommes nés libres, la liberté est notre bien le plus naturel (il suffit de voir comment se débat un animal pris au piège…), mais la force, puis la ruse, enfin l’habitude créent l’état de fait contre lequel nous ne rechignons plus ; la soumission génère de la veulerie, de la lâcheté, un renoncement au courage, une incapacité à la grandeur, d’où l’intérêt des gouvernants à abêtir leurs sujets ; la servitude s’entretient par la multiplication des divertissements organisés par le pouvoir en place : jadis les jeux, les spectacles, le théâtre, au temps de La Boétie, les festins et les réjouissances, aujourd’hui nos versions contemporaines à ces activités anti-subversives – le sport, les jeux vidéo, la tyrannie informatique, la société de consommation ; la servitude s’entretient également par l’association du pouvoir et du sacré – en ce sens, le système médiatique ajoute une corde contemporaine à cet arc en créant une aura magique par la virtualisation du corps du roi ; la domination se perpétue par ceux qui y trouvent intérêt et se placent aux bons endroits, car ils se trouvent payés en argent ou en symbolique, ils agissent en courroie de transmission de la servitude.

Cette première nouvelle forme appelée « l’album photos » part du constat que

« chaque fois que l’on se souvient de quelque chose […] apparaissent alors en accéléré quelques images très claires (que j’appelle en raccourci : des “photos”), autour desquelles viennent se placer dans la suite du déroulement du “souvenir” des petits fragments explicatifs (des “textes”) : un tel mélange d'”unités photos-textes” est en somme le résultat final de toute tentative consciente de se souvenir. » (Roses & poireau, p. 165) Dans l’image du texte sur la page, ce procédé se traduit par un encadré (la « photo ») placé dans le coin droit de la page et qui inaugure chaque chapitre ou « unité photos-texte ». Cet encadré est composé dans un corps inférieur au texte du « développement » lequel prend toute la largeur de la page. C’est là l’aspect visuel commun aux Émigrants et à Pocahontas. Ces deux récits se différencient toutefois par leurs « courbes de mouvements », un récit comme Les Émigrants où le déplacement se fait « en ligne droite, vers l’avant » nécessitant des prises de vue plus courtes, des phrases plus hâtives que Pocahontas où la courbe de mouvements traduisant la lenteur est comparable à l’hypocycloïde. Schmidt nous donne un tableau où sous les rubriques « courbes de mouvements », « tempo des personnages », « cercle de thèmes », « conséquences pour le rythme, la langue, le contenu » il explore dans le cadre de « l’album photos » les façons les plus appropriées de traiter diverses situations, thèmes et personnages. La technique « photos + développements » s’avère très efficace, car elle joue sur un effet de redondance, et produit une suggestion qui donne au lecteur « l’illusion que c’est lui-même qui se souvient ! ».

Les puissances de la tempête sont silencieuses maintenant, un autre chant a commencé, elles connaissent toutes ce chant et celui qui le chante.

Quand sa voix s’élève, elles sont toujours silencieuses, même celles qui étaient les plus impétueuses sur la terre.
La Mort a commencé sa lente, lente chanson. Elle chante comme un bègue, chaque mot elle le répète ; quand elle a chanté un vers, elle répète le premier et recommence tout encore. Elle chante comme une scie passe. Elle commence très lentement, puis elle s’enfonce profondément dans la chair, crisse plus fort, plus clair et plus haut, alors dans un son elle a fini et se repose. Puis elle revient lentement, lentement et crisse, et plus haut, plus ferme le son et crisse, et elle s’enfonce dans la chair.
Lentement la Mort chante.
« Il est temps pour moi de t’apparaître, car déjà les germes volent par la fenêtre et tu secoues tes draps comme si tu n’allais plus te coucher. Je ne suis pas un simple faucheur, je ne suis pas un simple semeur, je me dois d’être ici, car il m’importe de préserver. Oh oui ! Oh oui ! Oh oui ! »
Oh oui, voilà ce que chante la Mort à la fin de chaque strophe. Et quand elle fait un mouvement vigoureux, elle chante aussi Oh oui, car cela lui donne de la joie. Mais ceux qui l’entendent, ils ferment les yeux, ce n’est pas supportable.
Lentement, lentement la Mort chante, Babylone la méchante l’écoute, les puisssances de la tempête l’écoutent.
« Je suis ici et il me faut prendre note : Celui qui gît ici et livre sa vie et son corps, c’est Franz Biberkopf. Où qu’il soit, il sait où il va et ce qu’il veut. »

Une autre fille dans la même maison, bâtiment sur cour, dans la cuisine;

sa mère est sortie faire des courses, la fille écrit en secret son journal intime, elle a 26 ans, pas d’emploi. A la dernière entrée, celle du 10 juillet : Depuis hier après-midi je vais mieux de nouveau; mais les bons jours se font toujours si rares désormais. Je ne peux m’ouvrir à personne comme je le souhaiterais. C’est pourquoi j’ai décidé désormais de tout consigner ici. Quand j’ai mes crises, je ne suis plus bonne à rien, les petites choses les plus insignifiantes me causent les plus grandes difficultés. Tout ce que je vois alors suscite en moi de nouvelles pensées, et je n’arrive pas à m’en défaire, puis je suis aussi très nerveuse et il faut alors que je me fasse violence pour accomplir la moindre chose. Je suis en proie à une grande agitation intérieure, et en même temps je ne mène rien à terme. Par exemple : tôt le matin, quand je me réveille, je préférerais ne pas me lever du tout; mais je m’y contrains néanmoins et je me donne du courage. S’habiller se fait alors au prix d’un grand effort et dure très longtemps, parce qu’une fois encore tant et tant de représentations me tournent dans la tête. Je suis toujours tourmentée d’avoir provoqué ainsi des dégâts. Souvent, quand je mets un morceau de charbon dans le poêle et qu’une étincelle jaillit, je m’en effarouche et il faut d’abord que je vérifie partout sur moi si rien n’est embrasé et si, par hasard, je n’ai pas abîmé quelque chose et provoqué un feu par inadvertance. Et cela continue ainsi toute la journée; tout ce que je dois faire me paraît très dur, et quand malgré tout je me contrains à le faire, cela dure toujours, en dépit de tout le mal que je me donne pour le faire vite, très longtemps. Et la journée passe ainsi sans que j’aie rien fait, parce qu’à chaque geste je suis accaparée très longtemps par mes pensées. Et quand en dépit de tous mes efforts je ne m’en sors pas dans l’existence, alors je désespère et je pleure beaucoup. Mes crises ont toujours été de cette nature, et elles sont apparues pour la première fois dans ma 12e année. Mes parents ont toujours tenu tout cela pour de la simulation. A l’âge de 24 ans j’ai tenté de mettre fin à mes jours, en raison de ces crises, mais l’on m’a sauvée. A l’époque je n’avais pas encore eu de relations sexuelles et je mettais en elles tout mon espoir, en vain hélas. Je n’ai eu qu’assez peu de relations et ces derniers temps je ne veux même plus en entendre parler, parce que je me sens aussi très faible physiquement.

14 août. Depuis une semaine je vais de nouveau très mal. Je ne sais pas ce que je vais devenir si cela continue ainsi. Je crois bien que, si je n’avais personne au monde, j’ouvrirais le gaz sans hésiter, mais je ne peux tout de même pas faire cela à ma mère. Je souhaite néanmoins beaucoup contracter une maladie grave, dont je pourrais mourir. J’ai couché sur le papier les choses telles qu’elles sont réellement en moi.

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