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Pris en otage par les médias de masse,
que galvanise la vitesse des moyens de communication, désorienté par la dissolution, dans les discours des États, de toute volonté politique proprement dite, confronté à la corruption des classes dirigeantes, le lecteur, spectateur, citoyen est en proie à une détresse tout animale : l’impuissance. Avec le document en main, on recouvre un peu de pouvoir sur le monde. Le pouvoir de la trace, l’appui de la preuve. Les fantômes sont avec nous qui ont des expériences antérieures à faire valoir, des points de vue inactuels à porter sur l’actualité. Ils nous aident à comprendre ce que l’on savait déjà. Le document permet de faire de la politique sur un mode critique et non idéologique. La différence ? Mettre en relation des faits ou des réalités que l’habitude et les opinions séparent, distinguer ce qu’elles rapprochent. Penser autrement les continuités et les discontinuités grâce au montage.
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– Prendre des images, les garder, par dizaines,
puis les lier entre elles, pour tout voir, d’un coup d’oeil, et tenter d’y voir plus clair. C’est facile. Regarde, tu prends tes deux mains, comme cela, tu les mets devant tes yeux, tu fais deux L avec le pouce et l’index des deux mains puis tu retournes la main droite et tu fais un cadre avec tes quatre doigts, tu places ton pouce de la main gauche à gauche, le pouce de la main droite à droite, l’index de la main gauche en haut, l’index de la main droite en bas. Tu mets le cadre au niveau des yeux et tu fermes un oeil, celui que tu veux. Qu’est-ce que tu vois ?