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Lorsqu’on raconte une histoire au cinéma,
on ne devrait recourir au dialogue que lorsqu’il est impossible de faire autrement. Je m’efforce toujours de chercher d’abord la façon cinématographique de raconter une histoire par la succession des plans et des morceaux de film entre eux. (…) Lorsqu’on écrit un film, il est indispensable de séparer nettement les éléments de dialogue et les éléments visuels et, chaque fois qu’il est possible, d’accorder la préférence au visuel sur le dialogue. Quel que soit le choix final par rapport à l’action en développement, il doit être celui qui tient le plus sûrement le public en haleine.
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Dès lors, sans cesse, Jenny insiste sur l’impossibilité de chacun à enregistrer objectivement le réel,
à se saisir des machines pour le restituer, la réalité restant l’intraitable réalité dont parlait déjà Barthes. Jamais, dans son existence, les instants ne sont captés, les appareils photos n’offrant que de déplorables clichés ou le magnétophone devant enregistrer un si important entretien avec Burroughs ne laissant finalement derrière lui qu’une bande magnétique entièrement vierge. Ne subsiste plus de l’image que sa non-image, son non-visible, son sentiment, où l’image n’est qu’une trace en soi qui se transforme et ne cesse de croître, le reste d’un instant révolu où l’image se tient en chacun comme une émanation, un souffle lointain, une atmosphère qui enveloppe un souvenir : l’aura tel que Walter Benjamin en sent le souffle venir à lui, cette trame singulière d’espace et de temps, cette “unique apparition d’un lointain, si proche soit-il”.
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