Un dernier poème d’amour.
Nous n’avons pu abréger la vie du chemin mais
nos âges
nous pourchassent pour que nous incitions nos pas
vers le commencement de l’amour.
Amour, nous étions les renards de cette haie
et la camomille de la plaine.
Nous voyions ce que nous ressentions
et sur la cloche du temps,
nous cassions nos noisettes.
Nous recelions un chemin solitaire vers la place
lunaire et la nuit ne recèle de nuit que les fruits
du mûrier. Nous possédons une seule lune dans
les mots,
nous étions les conteurs
avant que les envahisseurs n’atteignent
notre lendemain…
Ah que ne sommes-nous arbres
dans les chansons
pour devenir la porte d’une masure,
le toit d’une maison,
la table pour le dîner de deux amants ou une
chaise ?
Amour, retiens-nous un peu
que nous tissions la robe du beau mirage.