« chaque fois que l’on se souvient de quelque chose […] apparaissent alors en accéléré quelques images très claires (que j’appelle en raccourci : des “photos”), autour desquelles viennent se placer dans la suite du déroulement du “souvenir” des petits fragments explicatifs (des “textes”) : un tel mélange d'”unités photos-textes” est en somme le résultat final de toute tentative consciente de se souvenir. » (Roses & poireau, p. 165) Dans l’image du texte sur la page, ce procédé se traduit par un encadré (la « photo ») placé dans le coin droit de la page et qui inaugure chaque chapitre ou « unité photos-texte ». Cet encadré est composé dans un corps inférieur au texte du « développement » lequel prend toute la largeur de la page. C’est là l’aspect visuel commun aux Émigrants et à Pocahontas. Ces deux récits se différencient toutefois par leurs « courbes de mouvements », un récit comme Les Émigrants où le déplacement se fait « en ligne droite, vers l’avant » nécessitant des prises de vue plus courtes, des phrases plus hâtives que Pocahontas où la courbe de mouvements traduisant la lenteur est comparable à l’hypocycloïde. Schmidt nous donne un tableau où sous les rubriques « courbes de mouvements », « tempo des personnages », « cercle de thèmes », « conséquences pour le rythme, la langue, le contenu » il explore dans le cadre de « l’album photos » les façons les plus appropriées de traiter diverses situations, thèmes et personnages. La technique « photos + développements » s’avère très efficace, car elle joue sur un effet de redondance, et produit une suggestion qui donne au lecteur « l’illusion que c’est lui-même qui se souvient ! ».