qu’il avait prônée depuis les années 1930 était gravement mise en cause, le néolibéralisme tentait de profiter de la crise écologique et sanitaire pour se réinventer. Tandis que les avions étaient cloués au sol, la mondialisation se poursuivait par la digitalisation de toute la société à marche forcée. Télé-travail, e-commerce, e-learning, e-santé : toutes les interactions humaines étaient vidées de leur signification sociale et politique et devenaient de simples connexions entre individus entrepreneurs d’eux-mêmes, elles-mêmes assurées par le capitalisme numérique et sa marchandisation de toutes les relations. La santé, de son côté, s’émancipait de toute considération sociale, celle que les raisonnements de santé publique s’efforçaient de faire entendre depuis des décennies, pour se résumer à l’injection de produits innovants à toute la population, boostant comme jamais le capitalisme numérique (celui su Smartphone et de ses QR Code) et financiarisé (celui du Big Pharma), sur fond de destruction accélérée de l’hôpital, de la recherche et de l’éducation, mais aussi de l’état de droit. Si nous vivions bien la phase terminale du néolibéralisme, je réalisais que celle-ci risquait de durer très longtemps.