Cahier de citations


Une fois de plus,

ç’a été comme si elle ne m’avait pas vu. Je n’ai commis d’autre erreur que celle de garder le silence moi aussi.
Lorsque la femme est arrivée aux rochers, je regardais le couchant. Elle est demeurée immobile, cherchant un endroit pour étendre sa couverture. Puis elle a marché vers moi. Je n’aurais eu qu’à étendre le bras pour la toucher. Cette possibilité m’a fait frémir de terreur (comme si j’avais été en danger de toucher un fantôme). Il y avait quelque chose d’effrayant dans sa manière d’ignorer ma présence. Cependant, en s’asseyant à mes côtés, elle me provoquait et, d’une certaine manière, mettait fin à cet éloignement.

“Ça te dégoûterait vraiment tellement

de me toucher un peu ??!!” s’écria-t-elle coupante – “Ça commence bien !!” dit-elle secouée d’un bref sanglot.
Donc : toucher : nous nous entremêlâmes, lugubres, nous étions des débutants, avec des grimaces ; le vent s’en mêla ; des doigts étranglaient et foraient, ma main en savait plus que moi – jusqu’à ce qu’elle émît un gloussement et me pria avec franchise : “Moi non plus je ne sais pas encore vraiment m’y prendre. : mais demain soir nous le ferons comme il faut : avec de la lumière ! Ah !” / “Nous avorterons à chaque fois, dis” jura-t-elle avec détermination “même s’il faut que je mâche des forêts entières de sabines !”. / “tu pourras du reste m’apprendre le métier d’arpenteur – je participerai à tout, dis !” Et sa grande bouche s’ondula de bonheur – par conséquent je pris à nouveau possession d’elle en bloc, du convexe au concave ; moi, envahi par des serpents de doigts jaunes.

Que la sensation

soit incapable de s’emparer de ce dont elle a la sensation n’est peut-être qu’un exemple d’une vérité plus générale : l’incapacité de l’homme à posséder quoi que ce soit. Je ne crois pas (ou du moins ne crois plus) à la formule célèbre de Pascal qui fait de l’homme un “prince dépossédé”. Prince, je ne sais. Mais certainement pas dépossédé : car il est inapte à la possession et n’a par conséquent jamais rien véritablement eu dont il puisse être privé. Ce qui, faut-il le préciser, n’arrange en rien ses affaires.

Le fait que la photographie

déçoive, c’est-à-dire se dérobe à l’objectif et trahisse l’objet qu’elle vise, me semble en rapport étroit avec la déception constitutionnellement attachée à la perversion voyeuriste. On connaît la tendance de celle-ci à épier tout en se cachant, à prétendre recevoir des images considérées comme “vraies” en raison du fait que la personne épiée se croit seule et non observée. Images vraies et images privées, que nul ne verra jamais que celui qui les recueille et opère ainsi une sorte de vol. La moindre conscience d’être observé par le voyeur ruinerait le guet voyeuriste qui entend dérober une image et non se la faire offrir, pour cette raison générale que toute perversion recherche non un rapport mais une absence de rapport avec autrui. C’est pourquoi il importe tant au voyeur, comme d’ailleurs au voleur, de n’être pas vu lui-même pendant qu’il opère. La honte pèse ici moins que la crainte d’un rétablissement du contact entre soi et l’autre, que le voyeur fait tout pour rompre.

Je me suis endormi en lisant ce livre.

Juste avant de me réveiller, j’ai fait un rêve. Dans mon rêve, je jetais un filet à la mer. J’enfilais des lunettes de plongée et entrais dans l’eau pour aller regarder les gros poissons se prendre dans mon filet. Un banc de poissons approchait, mais ce n’étaient pas des poissons appétissants, seulement des poissons énormes pleins de maigres arêtes, avec de gros yeux globuleux et des nageoires pectorales. Des centaines de milliers de ces poissons fonçaient vers moi en faisant un bruit horrible avec leurs arêtes, et se jetaient dans mon filet. J’étais effrayé. Je suis sorti de l’eau, et j’ai retiré mon filet. D’innombrables poissons énormes, tout d’épines, sont venus avec lui. Puis ils se sont échappés du filet pour sauter dans ma direction, émettant d’innombrables traits phosphorescents. Les arêtes déchiraient ma peau dès qu’elles la touchaient. J’ai appelé à l’aide en raison de la souffrance insupportable infligée à ma chair. Le soleil de fin d’après-midi teintait de rouge ma fenêtre tournée vers l’ouest.

Petites crèmes de carotte à la fleur d’oranger

petites-cremes

Pour 6 personnes
Préparation : 30 mn
Cuisson : 1 heure

Ingrédients : 6 carottes / 100 gr de sucre en poudre / 100 gr de sucre roux / 1 orange non traitée / 1 c. à café d’eau de fleur d’oranger / 4 oeufs / 20 cl de crème liquide / Beurre (pour les ramequins)

Pelez les carottes. Coupez-les en tronçons et faites-les cuire 25 mn dans l’eau bouillante. Egouttez-les et laissez-les refroidir. Préchauffez le four à 180°C.

Lavez l’orange, râpez le zeste finement puis pressez le fruit. Versez ce jus dans une casserole, ajoutez le zeste et faites réduire d’un tiers.

Passez les deux tiers des carottes au mixeur jusqu’à l’obtention dd’une purée fine. Versez dans un saladier et ajoutez le jus d’orange et le sucre roux. Mélangez bien. Réservez.

Mettez dans un bol du mixeur le reste des carottes, la fleur d’oranger, le sucre en poudre, les oeufs entiers et la crème. Mixez pour obtenir une crème lisse et homogène.

Beurrez six ramequins. Répartissez la purée de carotte à l’orange dans le fond des ramequins et recouvrez-la de l’appareil. Placez les ramequins dans un plat à four et versez deux verres d’eau dans le fond. Cuisez 30 à 40 mn.

Sortez le plat du four, retirez les ramequins du bain-marie et laissez refroidir complètement avant de servir.

Dégustez avec un maury vintage blanc 2002.

On scanna la photo

qui apparut sur un grand écran d’ordinateur et la zone fut agrandie. Les irrégularités dans la lumière se transformèrent en une multitude de points qui occupaient la totalité de l’écran. Ils ne voyaient rien se dégager de l’image et Erlendur avait perdu de vue ce qu’il croyait avoir repéré. Le technicien effectua quelques manipulations sur le clavier, l’image rétrécit et devint plus dense. Il continua, les points se mirent en ordre, jusqu’à ce que, petit à petit, apparaisse la forme du visage d’un homme. L’image était très floue mais Erlendur crut y reconnaître Holberg.

les modes féminines :

ce qui eut l’heur de pas mal lui plaire ! Il remua le maxillaire dans sa housse de peau flasque à la vue d’une grande blonde platinée (“strapless”) ; se mit à coller une autre aux cheveux noirs, ultra-plantureuse en maillot de danseuse et visiblement sans falsies (et je pensai, disguted, “Espèce de vieux bouc !” – c’est-à-dire : probablement on sera pareil à 70 ans. Je me corrigeai donc avec un “vieux jouisseur” ; pinçai les lèvres, affligé. Il s’était souvenu spontanément du “Faust”, ainsi que du “Götz” et “Werther” ; d'”Iphigénie” et du reste par contre seulement lorsque je les ai eu évoqués).

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