Cahier de citations
Enraciné dans le monde,
il jouit de sa présence et consent aux forces qui l’habitent. Contre le renoncement, il pratique le débordement, la joie, le plaisir, l’allégresse – toutes possibilités d’une existence supérieure, de formes de vie nouvelles. Le souci de soi est porté à son maximum. L’éthique païenne s’appuie sur l’esthétique cynique : ultime principe et règle de la légèreté : un bon égoïsme, non pas l’égocentrisme qui répond au réel en travestissant le ressentiment, mais l’authenticité qui ignore la mauvaise conscience et les pesanteurs de la culpabilité.
Courgettes grillées aux pignons et vinaigre balsamique
Pour 4 personnes
Préparation : 15 mn
Cuisson : 10 mn
Ingrédients : 4 courgettes / 150 gr de pignons de pin / 10 cl de vinaigre balsamique / 5 cl d’huile d’olive / 2 brins de thym
Taillez les courgettes en fines lamelles. Faites-les griller à la poêle avec la moitié de l’huile d’olive et le thym. Assaisonnez, laissez refroidir.
Faites réduire le vinaigre de moitié dans une casserole.
Hors du feu, ajoutez le reste de l’huile d’olive, du sel et du poivre.
Grillez les pignons de pin à sec dans une poêle. Mélangez dans un saladier, les lamelles de courgette, les pignons et la vinaigrette.
Accompagnez d’un côtes-de-provence rouge.
Salade de carotte et mimolette à l’orange
Pour 4 personnes
Préparation : 15 mn
Repos : 2 h au frais
Ingrédients : 3 carottes / 120 gr de mimolette vieille / Le jus d’1 orange / 1 c. à café de zestes d’orange / 4 C. à soupe d’huile d’olive / 1 c. à soupe de coriandre fraîche ciselée / 1 pincée de sucre / sel et poivre
Râpez les carottes, taillez la mimolette en bâtonnets.
Mélangez au fouet dans un saladier le jus d’orange, le sucre, l’huile d’olive, du sel et du poivre.
Ajoutez les carottes râpées, la mimolette, les zestes et la coriandre.
Mélangez puis laissez reposer deux heures au frais avant de servir.
Accompagnez d’un graves blanc.
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La leçon chinoise,
en somme, est que l’efficacité est toujours le résultat d’un processus. Il y faut du déroulement. Vous retrouvez là la grande notion chinoise de tao, la “voie”, ou, comme je viens de le traduire à l’instant, la viabilité. Car ne nous y trompons pas, en dépit de ce que paraît avoir fatalement de commun, à travers la diversité des cultures, ce thème de la “voie” : la voie chinoise n’est pas une voie qui “mène à”, telle la voie religieuse européenne, ou la voie de la philosophie qui, comme au début du Parménide, conduit à la vérité. Dans le contexte chrétien, la voie mène au Père (au Salut, à la Vie éternelle). Notre imagination européenne de la voie est liée à l’idée d’aboutissement, toujours le telos ; alors que le tao chinois n’est pas une voie qui mène à, mais la voie par où ça passe, par où c’est possible, par où c’est “viable”. Elle est la voie de la régulation, la voie d’harmonie par où le processus, parce qu’il ne dévie pas, se trouve incessamment reconduit.
elle s’est parfumée pour moi,
je pourrais lui caresser les fesses, la déshabiller, ma femme soudain nue, la cicatrice de la césarienne subie à la naissance de notre fils doublant la cicatrice de son appendicite, dans une des lettres que me remettait Aldina, accompagnée de félicitations et de promesses de photos de nous tous en vacances qu’elle m’enverrait dans quinze jours
– Elle est née par césarienne la pauvre
à la fin de sa lettre une ligne tordue, comme écrite debout, sa soeur
– Un bébé quelle joie félicitations cher beau-frère
moi à Aldina
– Quelle joie ?
Aldina muette et moi
– Ne fais pas attention
la fille de celui qui tenait la carte sur ses genoux à Luanda la scène des clefs qui se répétait sur le palier, il me fallait rallumer deux fois la lumière du couloir
– Rallume la lumière s’il te plaît
le bouton dans le noir réduit au même petit point pâle entouré par les mêmes carreaux de faïence et près du même paillasson
Bienvenue
aujourd’hui usé jusqu’à la corde, une absence de poil, la même sonnette, presser la sonnette pour voir si elle a toujours la même son et c’est le cas, le même tintement solitaire, on s’imagine perdu dans des cavernes pleines d’échos, ma femme, avec une sorte de roucoulement, rapproche mon nez du bouton de son col et sous son parfum
une impression à moi peut-être
cette odeur de plaie désinfectée, les garçons sont à l’école, le bébé qui était une joie à la crèche et moi seul avec elle
– Je suis cuit
Je ne suis unique
que par moi et pour moi. Votre empressement à m’expliquer manie trop aisément le scalpel de l’autopsie et du défoulement. Il n’y a de meilleure curiosité à mon propos que la mienne. Et même si ta tendresse m’aide à y voir plus clair, ne suis-je pas le seul qui puisse tirer quelque lueur de l’ombre ?