5 novembre 2008 | cahier de citations
– Ej’l’an’mètré pas : j’vos déshériterwa tout d’swite ! ». (Et impitoyable à fond à mon adresse) : « Karld ? : c’eùt prinjipal’mét ton afère. Comét tu l’fés, cha m’eùu égal ; si cha te cante, tu l’fés ligatureu : aveuc dou « Tao » – : ét twoa, tu veus quô ? » – (Car Hertha avait soufflé 1 « épatant » très=distingué : pourquoi était=elle d’un coup si franko=fil ? Etait=ce une défense épéiste=versaillaise contre du bas=saxon accourant de toutes parts à la façon des trolls ? Tout à fait pro=Babel.) / : « Et quék’fwas que cha arrivrat quand min’me, Hertha : on fèt tout d’swite avorteu ! Ej’ coun’wa ène feùme=mèd’cin rai=zonâbe ; j’é djà d’vu t’le dîre. » (Et scoua résolument la tête : « Que nos gouvérnemants n’aviche pas cor dècideu cha oficièl’met – ? » – : « En Inde, c’est djà « légal », tante : Le Nehrou, en vlà un qui est raisonnable ! ».
24 septembre 2008 | cahier de citations
je soufflais de l’air nasal, des têtes planaient autour de moi. Otoimonika. Je tapai du poing contre une colonne : des noms anciens y étaient inscrits ..ph. Celui qui est ivre connaît la voie ; je veux boire beaucoup. Je levai la main : un épais carré blanc avec 5 bâtonnets : avec lui je fis signe à Monika ! « Nous allons chercher une porte. Dans ces murs – » susurrai-je fanatiquement et futé comme l’or : « – une porte ! Qui nous éloignera de tout. De cette maudite imposture. » Elle se rapprocha de moi, en titubant, de fer. Elle dit d’une voix sifflante et bien disposée d’entre ses dents d’argent : « Pour aller où – » je levai une main haut au-dessus de la tête et la laissai redescendre comme par magie à la vitesse de l’éclair : dans les profondeurs – vers le bas – à travers des salles aux images ardentes – à travers le nombre presque infini – 7 gouttes de sang de Sniofiäll* et un cri de chouette ! Je courus le long des murs, appuyai sur des yeux d’oiseaux sculptés, tirai en suppliant sur des vêtements de convention, et je me heurtai à un cheval, front contre front : ils restèrent cois et froids.
Je me tournai vers ELLE. Je tendis ma face jusqu’à ce qu’elle se déchire. De la pierre m’écorchait les cheveux, derrière ; mon coeur, battant de cloche. Elle vint sur moi. Et nous nous regardâmes dans les yeux.
Melaphryénè**.
*Référence à un passage du roman de Friedrich de la Motte Fouqué Welleda et Ganna. Un récit de Germanie (1818). Sniofiäll est un loup garou ; le sang, dans certains rituels, conjure la mort. Toute la scène est présentée comme un rêve ou une hallucination de Lampon de Samos.
**Mot obscur, composition douteuse à partir de deux mots grecs, probable allusion aux « sourcils noirs » de Monika (« les sourcils noirs comme des ailes de merle »).
16 septembre 2008 | cahier de citations
d’un gouvernement qui ne l’est pas. Dans un gouvernement qui n’est pas despotique, on laisse au peuple, ou plutôt on lui attribue à dessein, la faculté éventuelle d’opposer une résistance effective, et de provoquer en conséquence un changement de gouvernement.
15 août 2008 | cahier de citations
Ils ne sont plus l’affaire d’autrui : nos sentiments ne sont pas ceux de quelqu’un qui serait passé par là par hasard. On a l’impression que le même destin qui a abattu ces corps, nous cloue là, nous-mêmes, à les regarder, à nous en remplir les yeux. Ce n’est pas la peur, ce n’est pas la lâcheté coutumière. On se sent humiliés parce qu’on réalise – on touche avec les yeux – que nous pourrions nous trouver à la place du mort : il n’y aurait pas la moindre différence, et si nous sommes en vie, nous le devons à ce cadavre ensanglanté. C’est pourquoi chaque guerre est une guerre civile : tous ceux qui tombent ressemblent à ceux qui survivent, et leur en demandent raison.