11 mai 2006 | cahier de citations
Juste avant de me réveiller, j’ai fait un rêve. Dans mon rêve, je jetais un filet à la mer. J’enfilais des lunettes de plongée et entrais dans l’eau pour aller regarder les gros poissons se prendre dans mon filet. Un banc de poissons approchait, mais ce n’étaient pas des poissons appétissants, seulement des poissons énormes pleins de maigres arêtes, avec de gros yeux globuleux et des nageoires pectorales. Des centaines de milliers de ces poissons fonçaient vers moi en faisant un bruit horrible avec leurs arêtes, et se jetaient dans mon filet. J’étais effrayé. Je suis sorti de l’eau, et j’ai retiré mon filet. D’innombrables poissons énormes, tout d’épines, sont venus avec lui. Puis ils se sont échappés du filet pour sauter dans ma direction, émettant d’innombrables traits phosphorescents. Les arêtes déchiraient ma peau dès qu’elles la touchaient. J’ai appelé à l’aide en raison de la souffrance insupportable infligée à ma chair. Le soleil de fin d’après-midi teintait de rouge ma fenêtre tournée vers l’ouest.
6 mai 2006 | cahier de citations
Pour 6 personnes
Préparation : 30 mn
Cuisson : 1 heure
Ingrédients : 6 carottes / 100 gr de sucre en poudre / 100 gr de sucre roux / 1 orange non traitée / 1 c. à café d’eau de fleur d’oranger / 4 oeufs / 20 cl de crème liquide / Beurre (pour les ramequins)
Pelez les carottes. Coupez-les en tronçons et faites-les cuire 25 mn dans l’eau bouillante. Egouttez-les et laissez-les refroidir. Préchauffez le four à 180°C.
Lavez l’orange, râpez le zeste finement puis pressez le fruit. Versez ce jus dans une casserole, ajoutez le zeste et faites réduire d’un tiers.
Passez les deux tiers des carottes au mixeur jusqu’à l’obtention dd’une purée fine. Versez dans un saladier et ajoutez le jus d’orange et le sucre roux. Mélangez bien. Réservez.
Mettez dans un bol du mixeur le reste des carottes, la fleur d’oranger, le sucre en poudre, les oeufs entiers et la crème. Mixez pour obtenir une crème lisse et homogène.
Beurrez six ramequins. Répartissez la purée de carotte à l’orange dans le fond des ramequins et recouvrez-la de l’appareil. Placez les ramequins dans un plat à four et versez deux verres d’eau dans le fond. Cuisez 30 à 40 mn.
Sortez le plat du four, retirez les ramequins du bain-marie et laissez refroidir complètement avant de servir.
Dégustez avec un maury vintage blanc 2002.
28 avril 2006 | cahier de citations
qui apparut sur un grand écran d’ordinateur et la zone fut agrandie. Les irrégularités dans la lumière se transformèrent en une multitude de points qui occupaient la totalité de l’écran. Ils ne voyaient rien se dégager de l’image et Erlendur avait perdu de vue ce qu’il croyait avoir repéré. Le technicien effectua quelques manipulations sur le clavier, l’image rétrécit et devint plus dense. Il continua, les points se mirent en ordre, jusqu’à ce que, petit à petit, apparaisse la forme du visage d’un homme. L’image était très floue mais Erlendur crut y reconnaître Holberg.
22 avril 2006 | cahier de citations
ce qui eut l’heur de pas mal lui plaire ! Il remua le maxillaire dans sa housse de peau flasque à la vue d’une grande blonde platinée (« strapless ») ; se mit à coller une autre aux cheveux noirs, ultra-plantureuse en maillot de danseuse et visiblement sans falsies (et je pensai, disguted, « Espèce de vieux bouc ! » – c’est-à-dire : probablement on sera pareil à 70 ans. Je me corrigeai donc avec un « vieux jouisseur » ; pinçai les lèvres, affligé. Il s’était souvenu spontanément du « Faust », ainsi que du « Götz » et « Werther » ; d' »Iphigénie » et du reste par contre seulement lorsque je les ai eu évoqués).
21 avril 2006 | cahier de citations
il jouit de sa présence et consent aux forces qui l’habitent. Contre le renoncement, il pratique le débordement, la joie, le plaisir, l’allégresse – toutes possibilités d’une existence supérieure, de formes de vie nouvelles. Le souci de soi est porté à son maximum. L’éthique païenne s’appuie sur l’esthétique cynique : ultime principe et règle de la légèreté : un bon égoïsme, non pas l’égocentrisme qui répond au réel en travestissant le ressentiment, mais l’authenticité qui ignore la mauvaise conscience et les pesanteurs de la culpabilité.