26 mai 2005 | cahier de citations
c’est privilégier la jouissance et répudier le sacrifice. Vivre, c’est substituer la création au travail. La vie est un don. Elle n’a pas de prix ; nul ne doit la payer. Vivre, c’est faire primer l’émancipation individuelle sur l’esprit grégaire. Vivre, c’est prendre conscience de ses désirs afin de les affiner, de les harmoniser, de les réaliser. Vivre, c’est extirper de soi la peur et la culpabilité. Il faut propager l’enseignement du vivant, non les leçons de la mort.
3 mai 2005 | cahier de citations
est celle de cette vérité éclatante : la solidité, la fixité de l’espèce humaine. Et aussi celle de son indestructible unité : malgré la volonté S.S., les demi-dieux, les kapos, et les sous-hommes ; entre ceux qui gardent mensongèrement une figure pleine à forme humaine, ressemblent à ceux de là-bas, se sont installés dans la place, mangent la part des autres pour survivre, les font travailler leur donnant des coups, se lavent à l’eau chaude, changent de linge et sourient aux femmes ; et ceux dont le masque de l’homme s’est absenté de la vie, figure collective et anonyme dont le rôle est de travailler, recevoir des coups, et mourir de faim ou de froid. D’être exterminés. Malgré l’abîme que les S.S. ont voulu creuser entre l’homme et l’homme, la distance infranchissable de leur mépris trahissant un « je ne veux pas que tu sois » s’adressant sans s’adresser à ces pestes qu’ils parquaient derrière les barbelés d epeur d’être par elles contaminés, c’est bel et bien encore de l’homme que l’homme a été séparé. Les uns et les autres dans leur diversité sont et ne peuvent être autre chose que des hommes.
12 avril 2005 | cahier de citations
que je vais passer ma vie à grimper, à désirer grimper d’ailleurs et plutôt, les sentiers des torses, c’est à peu près la seule expérience qui me donne un monde. Je ne sais pas pourquoi je suis en marche inlassable vers la clairière d’eux et ce que j’espère de là-bas où je n’arriverai pas, où j’arrive de moins en moins à mesure que ma mort se répand. Mais j’espère.
30 mars 2005 | cahier de citations
dépasse ce qu’on imagine. Leur désir de ne pas voir l’évidence, leur envie d’un spectacle plus réjouissant, même s’il relève de la plus absolue des fictions, leur volonté d’aveuglement ne connaît pas de limites. Plutôt des fables, des fictions, des mythes, des histoires pour enfants, que d’assister au dévoilement de la cruauté du réel qui contraint à supporter l’évidence tragique du monde. Pour conjurer la mort, l’homo sapiens la congédie. Afin d’éviter d’avoir à résoudre le problème, il le supprime. Avoir à mourir ne concerne que les mortels : le croyant, lui, naïf et niais, sait qu’il est immortel, qu’il survivra à l’hécatombe planétaire… (…) L’empire pathologique de la pulsion de mort ne se soigne pas avec un épandage chaotique et magique, mais par un travail philosophique sur soi. Une introspection bien menée obtient le recul des songes et des délires dont se nourrissent les dieux. L’athéisme n’est pas une thérapie mais une santé mentale recouvrée.