gravé dans l’esprit, l’amour des hommes en armes. Nous avons grandi comme si nous étions toujours en guerre, même ceux qui sont nés des dizaines d’années après. Aujourd’hui encore après les crimes de la Tcheka, les exactions staliniennes et les camps, après les récents évènements de Vilnius, de Bakou, de Tbilissi, après Kaboul et Kandahar, nous voyons toujours dans un homme armé le soldat de 1945, le soldat de la Victoire. Tant de livres ont été écrits sur la guerre, tant d’armes ont été fabriquées par la main et l’intelligence de l’homme que l’idée de meurtre est devenue normale. Alors que les esprits les meilleurs s’interrogent sur le droit qu’auraient les humains de tuer les animaux, nous autres, sans trop hésiter ou forgeant à la hâte un idéal politique, nous sommes capables de justifier la guerre. Allumez votre poste de télévision le soir et vous verrez avec quelle secrète exaltation nous portons en terre nos héros. En Géorgie, en Abkhazie, au Tadjikistan… Et sur leurs tombes nous élevons des stèles et non des chapelles funéraires…
Je hais la guerre et l’idée même qu’un homme ait droit de vie et de mort sur un autre homme.