Le soir Gerald venait souvent avec moi dans la chambre noire
où je faisais alors mes premiers pas dans la photographie. La pièce, sorte de cagibi situé derrière le laboratoire de chimie, n'avait pas servi depuis des années mais ses placards et ses tiroirs renfermaient encore plusieurs étuis contenant des rouleaux de pellicule,...

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Nous sommes peut-être chacun prisonnier
de notre propre parole (lexique, grammaire) - incapables de nous projeter dans le contexte d'autrui, et donc pas exactement sûr qu'autrui existe, ou qu'il existe dans le même monde que nous, ou qu'il existe un monde commun pour notre existence commune.
Si la poésie doit construire un monde commun,
comme il est possible après tout que ce soit son grand projet, elle n'a pas d'autre objectif alors que de trouver (au sens de trobar, au sens d'inventer) le rythme allègre d'une parole qui soit suffisamment anodine pour bâtir un espace où, nous tous, nous puissions...

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#85
En marchant, parfois, je ramasse, me remplis de tout ce qui passe.
Il n'y a alors plus de soucis, de désirs ou de préoccupations quotidiennes, il n'y a plus que ce que je vois, entends, les silhouettes, le flux, chaque détail et je n'ai plus de poids, les mots sortent de là, il faudrait avoir un stylo qui écrit au rythme de la...