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– Ce garçon ira loin
mais, virgule, avec un père sans argent impossible d’envisager de longues études, il a trouvé à s’embaucher dans une petite entreprise d’abord en sous-sol dans une venelle, ensuite en sous-sol dans une rue, ensuite dans un ancien garage de l’avenue, ensuite l’invitation de la firme dans laquelle il travaillait toujours, ensuite le diabète de sa mère veuve, des évanouissements, des sueurs, ensuite le plat spécial qu’il mangeait lui-aussi et qui avait un goût de papier d’emballage nom d’un chien, l’argent qui filait à la pharmacie, l’argent qui filait chez les médecins, ensuite la mort de sa mère, ensuite le mariage, ensuite les gosses, ensuite le caractère de sa femme, ensuite encore et toujours la même question
– Au bout du compte c’est ça la vie ?
et en effet c’est ça la vie, en effet ce n’est que ça la vie, par chance il a conservé son écriture parfaite et la maîtresse, fière
– Ce garçon aurait pu aller loin
si bien qu’afin d’aller loin il assistait deux fois par semaine, prétextant des cours de gym, au départ des trains de Lisbonne sans monter à bord, assis sur un banc à la gare, observant l’employé brandir son petit drapeau vert, puis rentrant chez lui à l’heure du déjeuner et s’arrêtant devant la porte le temps de rassembler son courage pour monter, virgule, les escaliers.
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#84
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Nous savons que derrière chaque image révélée,
il y a une autre image plus fidèle à la réalité, et derrière cette image-là, il y en a une autre, et encore une autre derrière la dernière et ainsi de suite jusqu’à l’image vraie de cette réalité absolue et mystérieuse que personne ne verra jamais.