Il est plongé dans l’histoire de la logique,
cherchant à vérifier son intuition que la logique est une invention humaine et n’est pas une partie constitutive de l’être, et que en conséquence (il y a de nombreuses étapes intermédiaires, mais il pourra voir cela de plus près plus tard) les ordinateurs sont simplement des jouets inventés par des gamins (Charles Babbage en tête) pour amuser d’autres gamins. Il y a de nombreuses alternatives à la logique aristotélicienne, il en est convaincu (mais combien ?), chacune valant bien la logique de l’un ou l’autre. La menace que représente le jouet grâce auquel il gagne sa vie, la menace qui en fait plus qu’un simple jouet, est que cela va inscrire le mode de l’un ou l’autre dans les cerveaux des usagers, et les enfermer de façon irréversible dans sa logique binaire.
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Pour notre bien commun,
nos managers régaliens voudraient éradiquer en chaque individu sa mauvaise graine, l’exorciser du moindre écart réglementaire, le sevrer de toute addiction nuisible, le réduire à sa plus simple expression kantienne, un agent de contrôle de sa propre rectitude morale. Et, “en même temps”, nulle objection à ce que la dérégulation économique fasse rage, à ce que les entreprises s’émancipent de leurs contraintes éthiques ou fiscales, puisque la Loi du marché, c’est tout naturellement de n’en respecter aucune. Un tel double discours du non-droit et du laisser-faire – privant chacun de tout sauf le secteur privé – réserve le respect d’un civisme intrusif à nos consciences fautives, sous prétexte de nous bonifier un par un, à un tel point de pureté que ça laisse à notre libre arbitre, avec ses hauts et ses débats, zéro marge de manœuvre, sinon le règne absolutiste du souverain Bien.
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Lorsqu’on raconte une histoire au cinéma,
on ne devrait recourir au dialogue que lorsqu’il est impossible de faire autrement. Je m’efforce toujours de chercher d’abord la façon cinématographique de raconter une histoire par la succession des plans et des morceaux de film entre eux. (…) Lorsqu’on écrit un film, il est indispensable de séparer nettement les éléments de dialogue et les éléments visuels et, chaque fois qu’il est possible, d’accorder la préférence au visuel sur le dialogue. Quel que soit le choix final par rapport à l’action en développement, il doit être celui qui tient le plus sûrement le public en haleine.