Mais oui ! C’était ça : “Au grand magasin” :
3e étage : Les mains clabaudent étoffes bigarrées les mâchoires béent les yeux fouillent bourdons lointains dire s’il vous plaît comptoirs assoupis colonies de fauteuils jungle de vêtements forêts de manteaux les rubans bouillonnent les coups de coudes les boutons zyeutent amoncellements de chaussettes l’index indique pièces de 1 mark les cuisses partent des fesses.
Tenter l’amour à la sauvette avec la brune, coupe à la Titus, et tandis qu’ensuite, foulards affalés autour d’autres cous, madrée elle déchire l’étoffe qui crisse faisant sursauter les seins taille moyenne, son visage qui sourit dans le triangle de la fente et le vieux chameau, la chef de rayon, a déjà l’oeil méfiant, j’attends dans la cannaie de nylon, jambes massives de femmes.
2e étage : Des maigres font l’article, montrent, discobolent des assiettes, vases bougeoirs, des grasses grommellent dans leurs joues, des poteaux câblés feràrepassent des miroirs magiques, des ceintures serpentent des ballons accroupis esclaves bigarrés des bouches buttent sur des mots prothèses les mollets se délectent les hanches pubiennent la caisse appelle, des yeux lumignons, les dents badaudent, épient, saisissent au vol, des nez trom-pètent du cerveau.
Jupes caressant de l’ourlet les compagnes de classe (terminale) ; étalage de tapis, ménagères muettes en adoration devant (des âmes de toile cirée, des corps sacs à provisions) ; musique disque-mièvre diffusée pour nous abreuver de sons, des apprenties en blouses noires traînent d’un bout à l’autre des montagnes de cartons, l’escalier mécanique pompeux bordé de statues, et juste après des panneaux racolent pour les nattes de sol en coco râpeux : A un cinquante ! Eh, client ! Et encore sellerie maroquinerie, batteries d’accus, scie-garettes ; sirupeusement le monde court à sa perte.
#54
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L’automne, nous possédons un poème d’amour…
Un dernier poème d’amour.
Nous n’avons pu abréger la vie du chemin mais
nos âges
nous pourchassent pour que nous incitions nos pas
vers le commencement de l’amour.
Amour, nous étions les renards de cette haie
et la camomille de la plaine.
Nous voyions ce que nous ressentions
et sur la cloche du temps,
nous cassions nos noisettes.
Nous recelions un chemin solitaire vers la place
lunaire et la nuit ne recèle de nuit que les fruits
du mûrier. Nous possédons une seule lune dans
les mots,
nous étions les conteurs
avant que les envahisseurs n’atteignent
notre lendemain…
Ah que ne sommes-nous arbres
dans les chansons
pour devenir la porte d’une masure,
le toit d’une maison,
la table pour le dîner de deux amants ou une
chaise ?
Amour, retiens-nous un peu
que nous tissions la robe du beau mirage.
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The Internet blacklist bill will be voted on within the following week !
If you’re in the US, see www.slsknet.org for a link you can use to easily mail your congressional representatives and voice your opposition to the bill.