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il s’agit de rester connecté au grand corps indistinct du commun,
avec lequel la “communication” se fera essentiellement sur un mode phatique, c’est-à-dire sans contenu sémantique, sur le simple modèle du contact sans médiation. Des connexions plutôt que des relations, et qui présupposent toujours l’homogénéité des termes. Le système requiert avant tout la mobilisation de tous, le reste (les relations singulières) est sans importance. Aussi est-il parfaitement impossible de séparer sérieusement les deux pôles que sont la surveillance globale et la communication globale. Dans les deux cas il s’agit d’assurer une communication horizontale du pouvoir et de la norme, et de produire une société immédiate, immédiatement harmonieuse, indépendamment de la médiation politique et de la représentation. C’est en les séparant qu’on entretient l’idée que le contrôle n’est qu’une “dérive” d’un système en lui-même vertueux, producteur de libertés et de communication. Là encore, les travaux de Foucault ont montré comment la libéralisation politique n’avait été possible qu’à partir des techniques nouvelles de contrôle social. Le libéralisme n’est pas l’accomplissement de la destination morale de l’homme, mais un certain régime de pouvoir, au sein duquel des libertés sont produites dans la mesure même où elles s’avèrent contrôlables et prévisibles.