Il y a contradiction,
il y a état de guerre, quand des propositions sont faites par les artistes à un public qui, par définition, n’est pas prêt à les recevoir, à les assimiler, ou alors bien plus tard. C’était presque la définition de l’art moderne. Toutes ces relations de décalage, d’anticipation, de retard, s’effacent. Nous allons vers la paix, vers le présent pour tous.
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Les photographies nous parlent certes un peu de celui qui les a faites
et des choses qu’il a photographiées. Mais elles ouvrent surtout, pour nous qui les regardons, un espace étrange, dans lequel nous glissons comme dans un rêve, entre le vide de l’absence et l’illusion de l’évocation. et où projetant souvenirs et désirs, nous reconstruisons momentanément notre existence. La peinture, par exemple, a toujours quelque chose de métaphysique, elle produit des fragments qui ne font pas un monde, mais composent une sur-réalité, une apparence devenant pensée, que nous devons à notre tour décrypter et investir de nos propres pensées. Les photographies, elles, envoient des signaux de temps à l’état pur. Un monde y est entrevu, non pas reconstruit par la pensée, mais un monde qui aurait pu être nôtre, et qui arrive jusqu’à nous par pulsations brèves, depuis un lieu et un temps inconnus, inassignables.
Et malgré tout, les photographies ne cessent de servir à la consolation. Elles sont appelées à témoigner que cela a bien été, et n’a pas été en vain. Que le monde existe, et nous avec, qu’il y a bien eu quelque chose, du vécu, du vivant. Mystérieuse et fascinante tautologie : voir, en plus ou moins grand différé, ce qui a été, et tenter ainsi de se convaincre que ce fut bien ainsi (ou l’inverse : nier obstinément, en dépit de cette apparence, que cela fut).
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Une bonne petite fondue
Pour 4 personnes
Préparation : 10 mn
Cuisson : 10 mn
Ingrédients : 400 gr de gruyère suisse râpé / 400 gr de vacherin en morceaux / 800 gr de morceaux de pain blanc / 1 gousse d’ail / 30 cl de vin blanc / 3 c. à café de Maïzena / 30 ml de kirsch / 1 pincée de bicarbonate de soude / Poivre
Diluez le bicarbonate dans le kirsch. Pelez la gousse d’ail, coupez-la en 2 et frottez le poêlon avec.
Mettez les fromages et le vin dans le poêlon. Laissez fondre doucement en remuant sans arrêt, toujours dans le même sens.
Dès que le fromage est bien fondu, portez à ébullition pendant 3 mn, puis ajoutez la Maïzena diluée dans un peu d’eau tiède et baissez le feu.
Laissez frémir pendant 1 mn et ajoutez le kirsch. Remuez vivement, poivrez et dégustez immédiatement en y trompant des dès de pain à la mie serrée ou bien de la veille.
Dégustez avec un corbières blanc.