comme “interlocuteur possible”, alors on récusera le mythe de l’intériorité et l’on admettra que toute personne est simultanément quadruple. C’est un exemplaire de l’espèce vivante que nous sommes, espèce particulière dont les caractéristiques physiques et biologiques nous situent parmi d’autres espèces animales se reproduisant sexuellement, composées comme nous d’individus mâles et femelles. C’est aussi un congénère de l’espèce humaine parlante gouvernant son agir en référence à des règles et non à des régularités : à ce titre, elle est capable d’agir personnellement en distinguant les paroles ou les actes pouvant lui être imputés de ceux qu’elle n’assume pas comme siens. Cette capacité de l’agir personnel, acquise par l’apprentissage pratique de l’interlocution, suppose celle d’agir comme partenaire d’une vie sociale au sein d’actions complexes où le rôle qu’on joue, la part qu’on prend à l’action, est médiatisé par des statuts relatifs et relationnels supposant des attentes, des significations communes. Enfin, cette capacité d’agir comme partenaire suppose le contexte d’une forme de vie dans la quelle le nouveau-né a été accueilli par d’autres comme “l’un de nous”, le membre d’une communauté concrète porteuse de valeurs et de significations communes. Cette communauté implique toujours un certain idéal de l’humanité de l’homme, qui inscrit la singularité de chacun au sein des valeurs ultimes d’une société, ce que j’ai nommé la personne comme membre du genre humain.