et le pêne en dents de scie du bracelet se soulève. Précautionneusement, j’extrais ma main. A présent, c’est le tour de la corde. Les doigts continuent à agir calmement pour explorer l’enchevêtrement et les noeuds qui forment une sorte de galet dur et résistant. Au début, je les tâte et tente de les pincer du bout des doigts, mais ils glissent à chaque essai. Ce n’est que plus tard que je comprends qu’il faut faire bouger la corde plutôt que de m’acharner sur les noeuds. Je me tortille alors pour la faire remonter et j’ai déjà l’impression qu’elle me serre moins. D’une main je la pousse vers le haut et de l’autre, je tire sur les noeuds. Ils cèdent enfin, de plus en plus facilement car lorsque le premier s’est rendu, les autres sont plus aisés à défaire. Qu’elle est longue, cette corde ! Je continue à tirer sur le lien enchevêtré de façon labyrinthique autour des poignets. Il me faut une heure pour venir à bout du premier noeud, encore une pour défaire les autres et débarrasser mes poignets de la corde. Celle-ci serre beaucoup moins à présent et quelques mouvements des poignets suffisent à les libérer. Je suis épuisé. Les bras toujours prisonniers d’un bout de corde, je me renverse sur le dos. Je ferme et ouvre alternativement les mains, me gratte le nez qui me démangeait et me repose en restant allongé. La lueur de la lune que le trou d’aération laisse entrer dessine un losange sur le mur en ciment.