ma conduite et le sort qui m’a été réservé. Que dis-je, contrairement à ce que j’avais toujours cru par le passé, je tiens désormais pour certain que je ne laisserai sur cette terre aucune trace durable. C’est pour cette raison même que je me résous aujourd’hui à entreprendre le récit de ma vie: en effet, bien qu’âgé de vingt-sept ans et encore jeune de corps, je me rends compte que mon âme en a fini non seulement avec la jeunesse, mais encore avec l’âge mûr et qu’elle est engagée fort avant dans la vieillesse. Comme il est impossible de revenir en arrière, j’estime raisonnable de tenir ma vie pour achevée; il ne lui manque plus que la mort.