des coteaux plantés de vergers fleuris, la pluie, la neige et le soleil, l’automne, l’été, l’hiver, le printemps orageux, fantasque, riche en idées, un cerisier en fleur dans une verdure pluvieuse, une ferme dans la torpeur de midi, un torrent écumant, serti dans le vert sombre d’une forêt et d’une gorge, un flanc de montagne jaune pâle et ensoleillé (Vosges), et puis, un simple petit bout de pré émaillé de fleurs ou une friche dans la radieuse lumière du matin, humide et chatoyante, resplendissant joyeusement. Dans une espèce d’école d’art, il dessina d’après modèles des enfants, des femmes et des hommes. La nature et la peinture s’ouvraient à lui comme un infini. Ses maîtres témoignaient de son zèle et de talent. Sur sa requête, l’Etat lui alloua une modique allocation à titre d’encouragement, mais l’art est une paroi vertigineuse, et celui qui donne un peu d’argent ou quelques conseils à un artiste qui en entreprend l’ascension, n’est que rarement, ou point du tout conscient de la minceur de ce qu’il est en mesure d’offrir, en regard des difficultés qui se dressent devant l’âme et l’intelligence de cet artiste, et au travers desquelles son coeur devra se frayer un passage. Osons affirmer que les gens sur lesquels tombe, comme une pluie régulière, un salaire mensuel ou annuel, situation des plus agréables il va sans dire, que ces gens, donc, ne peuvent que malaisément se faire une idée de l’existence risquée de l’artiste indépendant. L’indépendance et la liberté supposent un combat âpre et continuel.