– normalement on peut les réduire à quelques grands thèmes – qui composent le vivier de toutes ses stupeurs. Il se retrouve face à elles aux moments les plus inattendus de l’année, suggérées par une rencontre, un moment de distraction, une allusion; et chaque fois il plonge en elles son regard comme on scrute son visage dans un miroir. Elles sont une réalité énigmatique et pourtant familière, d’autant plus irrésistible que toujours sur le point de se dévoiler sans que jamais on ne la découvre. Il arrive qu’on y pense volontairement, comme à des souvenirs qu’elles sont affectivement, et que l’on s’efforce d’en remonter le courant, comme si leur origine en cachait le secret. Mais elles n’ont pas d’origine, c’est là le problème. À leur source il n’y a pas une “première fois” mais toujours une “seconde”. Telle est leur ambiguïté : en tant que souvenirs, elles commencent à exister seulement à partir d’une deuxième fois et, comme un Nil mythique, elles dissimulent leur tête.