la technologie ne cessera d’évoluer, en même temps que la tentation de fabriquer une image plutôt que de la capter. Disons que la fixité du pixel remet en cause l’un des fondements de l’opération cinématographique : l’analyse du mouvement découpe le visible en unités discrètes, les photogrammes, qui jamais ne sont complètement identiques l’un à l’autre. D’un photogramme au suivant, il se passe quelque chose : du temps. D’une image numérique à la suivante, il peut n’y avoir aucune différence, il peut ne se marquer aucune temporalité. C’est donc la perception des durées, du passage même du temps, qui change d’un mode à l’autre. Or, le cinéma est d’abord un art du temps.