abandonner le Quartier aux policiers, aux corbeaux et aux pigeons afin qu’ils se le partagent comme les vieilles se partageaient des intestins sauf qu’il n’y avait ni vieilles ni chevreaux, il y avait des ruelles désertes et le bric-à-brac épars que laissent derrière eux les gens mis en fuite, une cafetière sans couvercle qui ne rentre pas dans le sac, un cadre dégoulinant de son clou et les agents fouillant les ombres dans les maisons, l’un d’eux est tombé sur l’avion en fer-blanc, s’est assuré que les collègues occupés à déverser du pétrole sur les ombres et au lieu de vrombir avec le jouet l’a glissé dans sa poche, en plus des ombres des créatures malades et des poulets, serrez-les entre vos genoux là où ils vivent, plumez-les, mettez-les dans une casserole, goûtez avec une fourchette et mangez-les pendant que les corbeaux
– A qui appartient-on maintenant ?
à la recherche des propriétaires qui leur manquaient dans les jardins, les policiers pointaient vers eux le guidon de leur arme
– Les corbeaux
et eux orphelins poussant des bêlements au milieu des figuiers sauvages et des hêtres
– Occupez-vous de nous
pendant que les baraques brûlaient, dévorez les baraques comme vous avez dévoré les poulets, bon appétit, les paillasses, les meubles, une petite serviette par exemple
(il doit bien y avoir des serviettes propres)