En effet, l’aspect visuel, particulièrement lors des performances live, est tout aussi important que la musique elle-même, et nombre de formations joindront l’image au son via des projections diffusées en fond de scène, cette démarche allant dans le même sens que l’accès à l’information évoqué plus haut. Souvent très violents, parfois assez insoutenables (comme chez SPK notamment), ces montages vidéo contribueront grandement, en plus du volume sonore généralement assourdissants des concerts, au parfum de scandale entourant certains groupes. Car le caractère souvent malsain, très dérangeant en tout cas, de ces images est accentué souvent par leur piètre qualité, qui leur confère un côté amateur finalement plus efficace, plus actif sur le spectateur qu’un travail professionnel. A ces images viennent également s’ajouter d’autres éléments extra musicaux, littéraires notamment. La mouvance industrielle sera très friande de manifestes, de tracts et de textes théoriques, insérés souvent dans les disques eux-mêmes. En réaction à l’esprit de dilettantisme, de “non-sérieux” propre au rock en général, la grande majorité des groupes feront preuve d’un grand souci de théorisation de leur démarche, et useront d’une terminologie plus ou moins heureuse (parfois simple aménagement de notions philosophiques plus anciennes, mais aussi pour certains véritable construction intellectuelle personnelle) pour faire connaître au public leur vision du monde et les moyens envisagés pour le renverser. Il faut remarquer également que beaucoup de groupes, en plus des images diffusées et des discours théoriques, apporteront un soin tout particulier à la mise en scène lors de leurs apparitions sur scène, utilisant des dispositifs d’éclairage souvent impressionnants et ou orientant leurs prestations dans le sens de la performance plutôt que du concert au sens strict, voire du véritable spectacle théâtral à grande échelle (comme chez Test Dept particulièrement), nécessitant une infrastructure lourde et la présence de figurants-musiciens.